photo: marathon de Montréal; Robert Skinner, La Presse |
Dimanche dernier, un coureur de 32 ans est mort d’un arrêt cardiaque à 1 km de l’arrivée du demi-marathon de Montréal, une épreuve de 21.1 km. Le premier cas à survenir en 21 ans. Cette épreuve attire bon an mal an de 10 000 à 24 000 coureurs. Une trentaine de personnes ont eu recours aux services médicaux. Elles souffraient principalement de difficultés respiratoires, de crampes, de pertes de conscience et de faiblesses. Une d’entre elles est morte. Était-ce consécutif à un coup de chaleur fatal?
Les risques de coup de chaleur étaient élevés considérant les conditions météorologiques, non pas en raison de la température extérieure de 25C, tout de même élevée pour cette période de l’année, mais surtout à cause de l’humidité élevée de plus de 75%, amenant ainsi le facteur humidex à plus de 31C.
Lors de la course à pied, le corps produit de la chaleur. La température interne s’élève progressivement. Dès lors, le système de maintien de la température corporelle s’active.
Les liquides corporels permet à l’organisme de produire de la sueur sur la peau. La sueur qui ruisselle sur une bonne proportion de la surface de la peau refroidit le corps en s’évaporant, empêchant une élévation rapide de la température du corps. La sueur s’évapore plus rapidement par temps sec, refroidissant l’organisme de façon plus efficace que par temps humide. Lorsqu’on s’exerce dans des conditions humides, la température corporelle augmente plus rapidement.
Les liquides sont également indispensables aux diverses fonctions de l’organisme comme le maintien de la pression artérielle. Notre organisme peut perdre de grandes quantités de liquide sous forme de transpiration sans que vous constatiez d’effets particuliers, mais au bout d’un moment, il va conserver préserver le liquide restant pour les fonctions vitales et cesser alors de transpirer. La température interne du corps monte rapidement et les organes vitaux (coeur, cerveau, rein) fonctionnent moins bien.
On risque le coup de chaleur si l’on n’a pas compensé les pertes liquidiennes lors d’un exercice intense, tel qu’un marathon, par un jour de canicule sans avoir bu suffisamment de liquide avant et pendant la course. Le système de refroidissement du corps est alors l’équivalent du radiateur de voiture dont le niveau de liquide diminuerait par évaporation et n’arriverait plus a refroidir le moteur qui surchauffe lors de canicule en été.
Il est donc important de remplacer les liquides perdues par la production de sueur en buvant de l’eau régulièrement le long du parcours.
-la concentration en sel dans le corps; il faut noter qu’une perte importante de sodium par une transpiration excessive et prolongée sans remplacement, qui peut être empiré par la consommation excessive d’eau pure peut provoquer une hyponatrémie (faible concentration de sodium dans le sang) qui peut être tout aussi fatal au coureur.
Précautions.
Tel que je l’explique dans l’entrevue accordée à TVA, il ne faut pas non plus négliger l’importance de la préparation physique au marathon.
Il faut se préparer au moins quatre mois à l’avance avec un entraînement suivi et progressif. Et il faut préalablement être en bonne condition physique avant d’entreprendre ce plan d’entraînement spécifique. Sinon, prendre plus de temps pour se préparer. Puis, il y a toutes sortes d’impondérables difficiles à cerner: malformation congénitale du coeur, maladie cardiaque latente, artères partiellement bloqués à cause de facteurs génétiques ou à cause de notre alimentation malsaine.
- une température corporelle interne modérément élevée – allant jusqu’à 39° C (102° F) ;
- la peau pâle, et moite ;
- des crampes musculaires ;
- des maux de tête ;
- des nausées ;
- de la fatigue et de la faiblesse ;
- des vertiges ou étourdissements ;
- un évanouissement potentiel, avec possibilité de réanimation.
- une température interne extrêmement élevée – jusqu’à 41° C (106° F) ;
- la peau sèche, rouge, et chaude ;
- un pouls rapide ;
- une respiration rapide et superficielle ;
- des maux de tête ;
- de la confusion, un comportement étrange ;
- une perte de connaissance possible.
Paul Boisvert, PhD, docteur en kinésiologie
Coach Minceur en perte de poids santé
Expert-analyste sur l’obésité, la saine alimentation et l’activité physique