Comment retrouver davantage de produits du Québec dans nos frigos?

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Il y a constamment des débats sur la question: pourquoi retrouve-t-on aussi peu de produits du Québéc dans nos frigos?

Ca été le cas des fraises l’été dernier par exemple; choisir entre des fraises du Quebec ou de Californie en plein mois de juillet, est-ce normal? L’industrie du porc est un autre exemple flagrant; comment celle-ci peut-elle séduire les consommateurs québécois alors qu’elle fait face à un désavantage économique considérable des produits américains dont l’industrie agro-alimentaire est fortement subventionnée.

La reponse est complexe :

Tel que je le déclarais dans un article de La Presse sur cette question: Le consommateur achète d’abord ce qu’il voit sur les étagères des épicerie (selon la disponibilité) et en fonction du prix (argument économique).

Avec de l’éducation et de la sensibilisation sur les enjeux économiques dans le domaine agro-alimentaire, de plus en plus de consommateurs font l’effort d’acheter Québécois, en autant qu’il soit clairement identifié comme tel à l’épicerie (appellation Aliments du Quebec, ou indiqué produit du Québec sur l’emballage, ou promontoire dédié), et qu’il fasse l’effort de vérifier, et que l’approvisionnement soit adéquat! Le consommateur doit aussi faire l’effort de le demander à son épicier.

La règle de base est la suivante : a prix égal ou moins cher, TOUJOURS acheter Québécois.
Mais parfois, le prix du produit québécois est plus cher. Il faut se poser la question à savoir à quelle différence de prix le consommateur est prêt à payer pour privilégier un produit québécois? Pas évident! Sommes-nous prêt à aider l’industrie du porc québécois et payer un peu plus cher? Moralement, la réponse est oui. Economiquement, jusqu’à un certain point.

Toutefois, si le produit a une valeur affective (ex : les fraises des champs du Québec, certains de nos fromages ou la crème glacée Coaticook sont meilleures au goût), une valeur ajoutée (meilleure qualité nutritive des bleuets du Lac-St-Jean ou des jus Oasis avec calcium ou des Yogourts Libertes ) ou une valeur distinctive (sirop d’érable, confitures de l’Ile d’Orléans, les Pains santé de la boulangerie St-Méthode, les tomates de serres en grappe de Savoura), la prise de décision du consommateur envers les produits québécois est facilitée.

 La concurrence est forte de la part des produits étrangers, et le distributeur et le détaillant fournissent les produits en fonction du prix et de la provenance. En saison pour les fruits et légumes, les détaillants font un effort pour privilégier les producteurs québécois, mais il y a parfois des accrocs.

Il y a ici et là des exemples d’innovation intéressants : NutraFruits, fromagerie de Portneuf et autres, Appellation Charlevoix (veau), jus avec probiotiques, etc…Mais est-ce que l’aide à l’innovation et à la transformation est adéquate, même si on en fait mention dans le livre blanc qui risque davantage de s’attarder à la sécurité alimentaire plutôt qu’à la valeur santé?

Pour aider les produits québécois à se retrouver dans les frigos, il faut une concertation entre le MAPAQ (promotion, branding (développer des appellations), politique du livre blanc, les producteurs (identifier les emballages, produits intéressants et concurrentiels), distributeurs et détaillants (faire une place acceptable aux produits québécois dans leur approvisionnement, affichage clair sur les étagères).

Il faut finalement éduquer le consommateur à faire des choix éclairés responsables. L’inciter à aller de temps en temps au marché public, considérer les paniers de légumes provenant directement du producteur, encourager les producteurs locaux en achetant leurs produits quand l’occasion s’y prête (promenade en campagne, achats au bord de la route, foire agricole, salon alimentaire, etc..)

Il faut voir aussi les chiffres : 55 % des achats d’aliments au Québec sont réalisés auprès de fournisseurs d’ici. Est-ce suffisant? Est-ce que ca devrait être plus? Exportons nous suffisamment avec 55% de la production?

Pour en savoir plus, lire le dossier de Marie Allard dans La Presse du 25 juin sur cette question
Peu d’aliments québécois dans nos assiettes  La Presse 25 juin
Aliments du Québec

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Paul Boisvert, PhD, docteur en kinésiologie
Coach Minceur en perte de poids santé
Expert-analyste sur l’obésité, la saine alimentation et l’activité physique
http://coachpoidssante.ca
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Nouvelles en recherche et prevention sur l’obesite: 16 juin 2011

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par Paul Boisvert, PhD, PEC (CSPE), kinesiologue (FKQ)
Docteur en sciences de l’activité physique (PhD), Kinésiologue, Expert-analyste sur l’obésité, la nutrition et l’activité physique
Coordonnateur de la Chaire de recherche sur l’obésité de l’Université Laval
www.paulboisvert.qc.ca

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 Comportement – Consommation –                  
Des hommes parlent de leur surpoids dans un mémoire. Mâles dans leur corps. Marie Allard  10 juin
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Paul Boisvert, PhD, docteur en kinésiologie
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Expert-analyste sur l’obésité, la saine alimentation et l’activité physique
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Publication du livre vert sur la politique bio-alimentaire au Québec: un pas vers un marketing des aliments distinctifs québécois?

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Trois ans après le rapport Pronovost, le 1er livre vert pour une politique bio-alimentaire au Québec a été enfin publié. Ce document met une emphase particulière sur le marketing des aliments distinctifs québécois et qui font la renommée d’une région… pourvu qu’on arrive à en faire la promotion avec une stratégie adéquate, tant sur le plan local que sur le plan international, alors que le Québec fait face à une mondialisation des marchés; l’exemple de l’industrie du porc est éloquent. 
On sait aussi combien il est difficile pour certaines industries, telle que celui du sirop d’érable, de percer au niveau international malgré une production et une renommée inégalées ailleurs au monde. Une stratégie nationale aidera à renforcer, entre autre, les initiatives existantes telles que le logo « Aliments du Québec » et les campagnes de promotion du MAPAQ visant à encourager les consommateurs à « acheter des aliments produits localement ». 
Le MAPAQ jouera donc un rôle plus important et veut aider le regroupement des producteurs et de transformateurs dans un créneau précis (ex : la canneberge, le cassis, les bleuets du Lac-St-Jean, les produits de l’Ile d’Orléans, l’industrie du fromage, ou l’agneau de Charlevoix) . 
C’est ce que fait déjà le Consortium aliments santé du Projet Accord dans la région de Québec qui regroupe une 30 aine de producteurs désirant développer et mettre en marché une gamme de produits alimentaires santé. 
Il restera à savoir combien de temps le MAPAQ prendra pour passer à l’action concrètement, et quelles seront les priorités. Il se pourrait par exemple que l’aspect sécurité-salubrité prenne le dessus sur la volonté de développer des produits concurrentiels. D’ici là, l’industrie agricole est en crise. Entre venir en aide à une partie de l’industrie qui agonise et une autre qui veut miser sur l’innovation, la technologie, le marketing fin et l’exportation sur les marchés internationaux, les choix seront difficiles à faire.

D’ici là le MAPAQ se lance à l’automne dans une série de consultations sur les orientations du livre vert pour donner plus de mordant à cette politique bioalimentaire. Il est du devoir des acteurs concernés d’y participer… encore une fois!

Pour en savoir plus
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