Combien d’exercices devons-nous accomplir chaque jour pour en retirer des bénéfices satisfaisants pour la santé? 150 minutes d’activité physique cumulative et modérée à élevée par semaine pour les adultes et 60 minutes par jour pour les enfants. Voilà la nouvelle cible recommandée au Canada pour l’ensemble de la population.
Retour à la case départ, soit celle du premier avis du comité scientifique de kino-Québec sur la quantité d’activité physique requise pour en retirer des bénéfices pour la santé que j’avais écrit avec Claude Bouchard en 1999.
Il s’agit toutefois d’un MINIMUM à atteindre. Et cette approche de communication, mal rendue par les médias à la recherche de titres alarmants, s’adresse à la majorité des Canadiens qui ne réussissent même pas à y parvenir et qui en ont vraiment besoin. Ce nouveau message porte toutefois à confusion puisqu’on a l’impression qu’on vient de normaliser la note de passage pour une population qui a échoué l’examen. On dirait que la quantité d’exercices nécessaire, et par association ses effets sur la santé, ne sont pas si importants qu’on le prétendait.
Ce n’est pas le cas. Au contraire. C’est plutôt un ajustement mis de l’avant par les autorités canadiennes pour se conformer aux lignes directrices mondiales de l’Organisation Mondiale de la Santé. En effet, l’approche de promotion précédente n’a pas réussi à convaincre une proportion significative de la population à y adhérer.
Il faut toutefois comprendre que les anciennes normes directrices (60 minutes par jour pour un total de 300 minutes par semaine chez les adultes et 90 min chez les enfants) est et reste LA règle d’or à atteindre pour en soutirer un maximum de bénéfices pour la santé. En effet, doubler la quantité d’activité physique double l’ensemble des bénéfices. A cela s’ajoute des exercices de renforcement musculaire faisant intervenir les principaux groupes musculaires devraient être pratiqués au moins deux jours par semaine.
Il fallait donc s’adresser à la population selon une approche différente.
Etonnant? Dans un sens Oui; considérant les innombrables bénéfices de l’activité physique sur la santé et du rôle joué par l’activité physique sur la capacité vitale de chacun de faire face au rythme effréné de la vie moderne. L’activité physique est prescrite pour prévenir de nombreuses maladies chroniques dont souffrent une grande partie des Canadiens, surtout nos aînés. L’activité physique est même l’équivalent d’un médicament qui sert de traitement et de réhabilitation à des affections musculaires, articulaires et métaboliques (cancer, diabète, hypertension, maladies cardiaques, fibromyalgie, blessures, etc.). Et puis l’activité physique est une activité sociale qui aide à gérer le stress. Les bénéfices sont nombreuses. Il suffit de choisir ceux qui nous motivent.
Étonnant, Oui, considérant que les gens trouvent paradoxalement le temps d’écouter 20 heures de télévision par semaine. Question de temps, de priorité ou de paresse dans un monde ou l’effort n’est plus valorisé?
Dans un autre sens, ce n’est pas étonnant considérant la conciliation famille-travail, l’attrait des loisirs sédentaires et même inactifs proposés dans le confort de la maison, et considérant que souvent les deux parents travaillent.
Le nouveau message bien que peu convainquant se veut rassurant pour les Canadiens. En effet, avec seulement 30 minutes d’activité physique d’intensité modérée, ils pourront en retirer des bénéfices intéressants pour la santé. « Moins c’est bien, mais plus c’est mieux » comme le précise à juste titre Ariane Krol dans son blogue-éditorial de La Presse.
Il y a en fait 2 étapes à franchir pour considérer avoir des habitudes de vie santé. Le niveau minimum et le niveau optimum. C’est la même chose pour la consommation des fruits et légumes. En effet 5 fruits et légumes est la cible minimale à atteindre, ce que un peu plus de 55% des Québécois arrivent à atteidre au quotidien, mais la règle d’or est 7 à 8 portions selon la Guide alimentaire canadien. C’est la même chose pour les produits laitiers dont le slogan est « un verre de lait c’est bien, mais deux verres de lait par jour c’est mieux ».
Je m’inquiète tout de même de constater que la plus belle patinoire à Québec (celle de la Pointe-aux-lièvres), ne soit pas plus fréquentée que cela, sauf peut-être le dimanche après-midi entre 14h et 16h. Il s’agit pourtant d’un parcours sinueux de 1 km de long, agrémenté de musique tout le long du parcours et d’accès gratuit.
C’est un bel effort, mais c’est insuffisant. Hormis ce 30 minutes de patinage du dimanche, il reste à planifier 120 autres minutes d’activité physique réparties au cours des autres jours de la semaine de la façon qui vous semble la plus pratique, stimulante et agréable.
Allez!, il suffit par exemple de marcher rapidement à votre lieu de travail 3 fois 20 minutes aller-retour à chaque semaine. Ou encore de se munir d’un podomètre et de marcher un minimum de 8000 pas au total de la journée (10000 pas constituant la règle d’or chez les adultes, 13000 chez les enfants), pendant 4 jours. Ou encore aller au gym, ou partir en randonnée de ski de fond en famille ou s’inscrire à un cours d’aérobie ou s’abonner à un club des maîtres-nageurs 2 fois 60 minutes par semaine. Les possibilités sont variées.
Pour parvenir à intégrer l’activité physique à votre quotidien, faites appel à un kinésiologue, le professionnel de la santé, spécialiste de l’activité physique. Il vous aidera à vous motiver, et surtout, à trouver du PLAISIR à être physiquement actif au quotidien.
Une bonne résolution à prendre en ce début d’année et à maintenir…
Il reste toutefois des efforts considérables à accomplir pour rendre les déplacements actifs accessibles pour tous au quotidien, dans un aménagement urbain où l’automobile est encore roi.
Paul Boisvert, PhD, docteur en kinésiologie
Coach Minceur en perte de poids santé
Expert-analyste sur l’obésité, la saine alimentation et l’activité physique
http://coachpoidssante.ca