Fermeture de restaurants PFK et Dunkin’ Donuts au Québec: les Québécois se désintéressent-ils de la malbouffe?

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Depuis un an, de nombreuses succursales de  Dunkin’ Donuts et de PFK ont fermé leurs portes au Québec.  Que s’est-il passé pour en arriver là et au profit de qui?
La concurrence entre Dunkin’ Donuts et Tim Hortons luttant pour un marché similaire a tourné en faveur de Tim Hortons. Dans ce cas-ci, l’alternative plus variée  et d’allure santé  de Tim Hortons (soupe et sandwich, bon café pour un lunch, un snack ou au déjeuner, le beignet étant un complément) a eu raison de Dunkin’ Donuts avec seulement 13 succursales ouvertes en jan 2012 suite à la vague de fermeture depuis quelques années, alors qu’il y en avait 200 il y a 10 ans.

Pendant ce temps Tim Hortons doublait le nombre de ses succursales au Québec et au Canada. Bien qu’ils  aient modifié récemment l’ offre de lunch pour offrir eux aussi le trio soupe, sandwich et café pour copier la recette à succès Tim Horton, l’emphase étant quand même mise sur le beignets, un aliment plaisir à consommer occasionnellement et mauvais pour la santé.

Le problème ici en est un d’image de marque, d’un marketing déficient et d’une concurrence qui a su bien saisir le changement de comportement et des besoins des consommateurs désirant une offre plus variée, axée sur la vente de café du matin (en plus du beignet). «Tim Hortons a su s’imposer dans le marché avec une stratégie d’occupation du territoire très bien définie et un choix de produits diversifié», souligne Normand Turgeon, professeur de marketing au HEC.

Assez surprenant de la part de Couche Tard, le dépanneur à succès qui, en faisant l’acquisition des Dunkin’ Donuts au début des années 2000, n’a pas été en mesure de relancer l’offre alimentaire et l’approche marketing de la chaîne au Canada face à un compétiteur qui a visé juste.

Résultat : de nombreux Dunkin ont fermés et les Tim Hortons ont poursuivis leur croissance.

Dans le cas de la fermeture récente d’une douzaine de  succursales de  PFK (Poulet Frit Kentucky)[ref]Cowansville : le PFK ferme ses portes La Voie de l’Est 19 janvier 2012[/ref], le parallèle est frappant bien que moins évident.

PFK continue d’offrir du poulet frit, plein de mauvais gras associés à la malbouffe. Il faut croire que leur publicité choc de l’an dernier sur le sandwich « coup double » ou « double down » (les deux tranches  pain du sandwich n’a pas su rallier beaucoup d’adeptes au Québec.  Le problème est que en continuant de  miser sur leur image de marque de poulet frit, ils n’ont pas su renouveler leur offre de produits ainsi que le lieu de vente.

Dans un article de Marie Allard publié le 1 février 2012 dans La Presse,  je déclarais : « Ils misent aussi sur les repas pris en famille. En effet, PFK n’a jamais été un endroit convivial pour manger sur place mais davantage pour commander au comptoir ou livrer à la maison. »
Hors ce type de nourriture, retiré des cafétérias scolaires en 2007 n’a pas bonne presse. Alors vers quoi les consommateurs se retournent-ils au niveau de la restauration rapide?

Maintenant, les gens mangent de plus en plus à l’extérieur de la maison dans un endroit agréable pour relaxer, prendre un café et naviguer sur internet. Il ne nous viendrait pas à l’idée d’ aller chez PFK pour manger sur place. De plus, ils veulent une alternative santé en y ajoutant une salade par exemple, pour se donner bonne conscience au-delà de l’aliment frit. Le marché du sandwich a ainsi poursuivi une bonne croissance, assurant la rentabilité des restaurants Subway et le développement des Quiznoz.

Pourtant, Mc Donald’s s’en tire bien malgré qu’il soit l’emblème des attaques sur l’offre de malbouffe. McDo mise maintenant sur une ambiance conviviale, sociale et une offre de café de qualité. Cela rejoint la tendance d’aller manger sur place dans un café, style Starbuck, Second Cup, Tim Hortons, et dans le marché du poulet, les St-Hubert et les Scores.

Ce dernier, qui offre un bar à salade, connait une croissance notable depuis quelques années. La popularité de Scores est indéniable car, selon mes observations personnelles, ce resto à service rapide est plein les soirs de week-end avec un attrait pour les familles et la classe moyenne… le marché cible de PFK!

Le consommateur serait-il en voie de choisir des options moins dommageables pour sa santé? Tout indique que ce pourrait être le cas. Le trio pur et dur de malbouffe semble sur son déclin. Pour séduire le consommateur, l’industrie lui propose une plus grande variété de choix dont une alternative santé, dans une ambiance agréable et conviviale.

Journal de Québec 11 janvier 2011 Dunkin Donuts ferme ses restos
Radio-Canada 14 avril 2011 Fermeture des Dunkin’ Donuts en Mauricie
Cyberpresse-Le Soleil 28 juin 2011 La compétition écrase Dunkin’ Donuts au Canada
La Presse, 1er févrierPoulet Frit Kentucky bat de l’aile, par Marie Alllard,

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Paul Boisvert, PhD, docteur en kinésiologie
Coach Minceur en perte de poids santé
Expert-analyste sur l’obésité, la saine alimentation et l’activité physique

Apercu

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Boissons énergisantes : Santé Canada resserre les règles

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par Paul Boisvert, PhD

Santé Canada  resserre les exigences quant à la composition et à la mise en marché des boissons énergisantes (que l’on devrait appeler plutôt boissons stimulantes). Par exemple en modifiant la catégorie de ces produits qui passent de « produits de santé naturels (PSN) » à « aliments ». Ce changement forcera les fabricants à identifier les ingrédients des boissons énergisantes et à afficher le tableau de valeur nutritive sur les emballages. En plus de contrôler la teneur en caféine, ces dernières devront désormais divulguer l’information requise quant à leur contenu et à la clientèle visée.

Hors, comment se fait-il que lorsque considéré comme un aliment, les boissons énergisantes seront autorisées à ajouter de la caféine alors que ce n’était pas le cas avant? Tel que je l’expliquais lors de mon entrevue sur les ondes du FM 93 le 7 octobre, rappelons qu’au Canada, les seules boissons ou aliments autorisés à ajouter de la caféine étaient les colas? De plus, les seules boissons énergisantes acceptables étaient celles fabriquées avec des ingrédients contenant naturellement de la caféine, comme le guarana, ou approuvé comme un  produit de santé naturel (PSN). La réponse est simple: Santé Canada a soudainement autorisé en mars 2011, sous la pression de l’industrie, l’ajout de caféine dans toutes les boissons sucrées. Bien que les aléas de la politique soit difficiles à comprendre, dans ce cas-ci, le timing semble parfait!

Il faut aussi rappeler que les boissons énergisantes sont en fait des boissons sucrées, avec la même teneur en sucre que les boissons gazeuses, soit 9 cuillérée à thé de sucre dans une canette de 250 ml, soit 140 calories. Et on connaît déjà l’incidence de la consommation des boissons sucrées sur la prise de poids, l’obésité, la diabète et les maladies cardiovasculaires.

Voici d’autres modifications apportées :

  • Ottawa impose aussi un plafond de 180 mg de caféine par canette, l’équivalent d’un gros café. La plupart se conforme déjà à cette limite, même les grands formats.
  • Les canettes devront contenir des avertissements de santé publique, comme celui de ne pas combiner boisson énergisante et alcool.
  • L’étiquetage devra aussi préciser que le produit est déconseillé aux enfants, aux femmes enceintes et à celles qui allaitent. 
  • En autant que ces avertissements soient lisibles, ce qui n’est pas le cas en ce moment!! Sinon, personne n’en sera vraiment conscient.

Des changements insuffisants?

Le comité consultatif d’experts proposait plutôt de rendre obligatoire l’énumération des effets secondaires possibles et même d’interdire la vente des boissons énergisantes aux enfants, dont la consommation quotidienne maximale recommandée de caféine est de seulement 80 mg, soit le contenu d’une petite canette. On constate que la teneur élevée en caféine et en sucre, ainsi que l’acidité des boissons énergisantes comportent des enjeux potentiels pour la santé des enfants et des adolescents : intoxication à la caféine, troubles du sommeil, anxiété, palpitations, problèmes de santé dentaire, excès de poids, etc.

Observons tout d’abord les effets de cette nouvelle règlementation, et surtout documentons scientifiquement les conséqueneces de la consommation de ces boissons,  puis le comité pourra toujours revenir à l’attaque plus tard, tout comme l’a fait avec le tabac la coalition contre le tabac.

Les experts recommandaient également de considérer les boissons énergisantes comme une « drogue stimulante » et d’en restreinte l’accès. Le terme « énergisant » étant un terme de marketing proposé par l’industrie et ne reflète pas les propriétés réelles de ces boissons.

Ottawa ne s’est pas davantage plié aux demandes de groupes qui réclamaient des restrictions des publicités destinées aux adolescents et aux enfants, le principal groupe ciblé par l’industrie dans son marketing et en plus des sportifs et des adeptes de sports extrêmes. En effet, les stratégies de commercialisation suscitent des questionnements quant à l’attrait d’une jeune clientèle, à la normalisation d’une consommation fréquente de quantités importantes de caféine et de sucre, et à la banalisation de l’usage de substances stimulantes à des fins récréatives ou de performance.

Santé Canada a plutôt décidé de s’en remettre à l’industrie pour qu’elle renforce ses pratiques en matière de publicité (code de conduite). Pourtant on connaît les ratés de l’autorégulation de l’industrie sur une base volontaire.

Une consommation excessive de ces boissons, particulièrement en soirée, et souvent mélangé avec de l’alcool, peut avoir des répercussions sur la santé des jeunes: troubles de l’humeur, baisse de la qualité du sommeil, fausse sensation d’éveil, ce qui peut être dangereux combiné à la conduite automobile.

Les boissons énergisantes ne sont pas recommandées non plus chez les sportifs. En effet, la caféine et le sucre liquide ne font pas bon ménage avec la performance sportive. L’Association des médecins spécialisés en médecine sportive avait émis un avertissement à cet égard l’an dernier.

Entrevue de Paul Boisvert au FM 93 avec Sylvain Bouchard 7 octobre
Source: Reportage à Radio-Canada, Sympatico, La Presse.

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Paul Boisvert, PhD, docteur en kinésiologie
Coach Minceur en perte de poids santé
Expert-analyste sur l’obésité, la saine alimentation et l’activité physique

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Publication du livre vert sur la politique bio-alimentaire au Québec: un pas vers un marketing des aliments distinctifs québécois?

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Trois ans après le rapport Pronovost, le 1er livre vert pour une politique bio-alimentaire au Québec a été enfin publié. Ce document met une emphase particulière sur le marketing des aliments distinctifs québécois et qui font la renommée d’une région… pourvu qu’on arrive à en faire la promotion avec une stratégie adéquate, tant sur le plan local que sur le plan international, alors que le Québec fait face à une mondialisation des marchés; l’exemple de l’industrie du porc est éloquent. 
On sait aussi combien il est difficile pour certaines industries, telle que celui du sirop d’érable, de percer au niveau international malgré une production et une renommée inégalées ailleurs au monde. Une stratégie nationale aidera à renforcer, entre autre, les initiatives existantes telles que le logo « Aliments du Québec » et les campagnes de promotion du MAPAQ visant à encourager les consommateurs à « acheter des aliments produits localement ». 
Le MAPAQ jouera donc un rôle plus important et veut aider le regroupement des producteurs et de transformateurs dans un créneau précis (ex : la canneberge, le cassis, les bleuets du Lac-St-Jean, les produits de l’Ile d’Orléans, l’industrie du fromage, ou l’agneau de Charlevoix) . 
C’est ce que fait déjà le Consortium aliments santé du Projet Accord dans la région de Québec qui regroupe une 30 aine de producteurs désirant développer et mettre en marché une gamme de produits alimentaires santé. 
Il restera à savoir combien de temps le MAPAQ prendra pour passer à l’action concrètement, et quelles seront les priorités. Il se pourrait par exemple que l’aspect sécurité-salubrité prenne le dessus sur la volonté de développer des produits concurrentiels. D’ici là, l’industrie agricole est en crise. Entre venir en aide à une partie de l’industrie qui agonise et une autre qui veut miser sur l’innovation, la technologie, le marketing fin et l’exportation sur les marchés internationaux, les choix seront difficiles à faire.

D’ici là le MAPAQ se lance à l’automne dans une série de consultations sur les orientations du livre vert pour donner plus de mordant à cette politique bioalimentaire. Il est du devoir des acteurs concernés d’y participer… encore une fois!

Pour en savoir plus
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Paul Boisvert, PhD, docteur en kinésiologie
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