Les boissons énergisantes: doit-on s’inquiéter?

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Les boissons énergisantes occupent une place grandissante sur les tablettes de nos dépanneurs, épiceries et pharmacies, et dans les machines distributrices des arénas, écoles, hôpitaux et gymnases. Les ventes de ces boissons atteignent des proportions gigantesques: en 2007 seulement, le marché mondial se chiffrait à plusieurs milliards de dollars, avec une panoplie de marques différentes. Et les ventes ne cessent de croître… tout comme les effets secondaires, tels que la dépendance et les hospitalisations dues à ses effets neuro-comportementaux indésirables, comme l’ont rapporté les quotidiens et les médecins travaillant dans les urgences. Doit-on s’inquiéter du fait que les jeunes en consomment? Y a-t-il un réel danger?

À la base, les boissons pseudo-énergisantessont commercialisées sous le prétexte qu’elles peuvent procurer une stimulation mentale et physique, rehausser la vigilance intellectuelle, ce qui permettrait de combattre la fatigue tout en améliorant l’endurance physique. Le terme «énergisant» est une notion de marketing proposée par l’industrie qui ne reflète pas les propriétés réelles de ces boissons.

La réalité est que ces boissons affectent l’humeur, la fonction cardiaque, la capacité de concentration et la qualité du sommeil.

Pourtant, on s’aperçoit que ces prétendues actions énergisantes ne sont pas dues à leurs substances naturelles mais plutôt au sucre. En général, les boissons énergisantes ont un contenu élevé en sucre et en calories similaire aux boissons gazeuses, soit environ de 7 à 9 cuillères à thé de sucre, soit 110 à 140 calories, par petite canette de 250 ml (1 tasse). Ce sont d’abord et avant tout des boissons sucrées, des bonbons liquides. 1

L’effet stimulant de ces boissons est attribuable à leurs grandes quantités de caféine, un puissant excitant. En effet, les doses de caféine de ces boissons varient de 50 mg à 145 mg par portion de 250 ml –ce qui correspond à la quantité contenue dans un café espresso (80 mg)–, et de 3 à 9 fois celle contenue dans une boisson gazeuse régulière de type cola. Certaines marques peuvent même contenir près de 275 mg de caféine dans leur grand format! Même lorsque la teneur en caféine semble modérée, il faut se méfier car elle peut être camouflée par l’utilisation du guarana, une plante naturelle qui produit des grains semblables à ceux du café mais qui contiennent 2 fois plus de caféine.

Selon Santé Canada, les enfants de 4 à 6 ans ne devraient pas consommer plus de 45 mg de caféine par jour, ceux de 7 à 9 ans, 62,5 mg, et ceux de 10 à 12 ans, 85 mg. Les adultes devraient se limiter à 400 mg de caféine par jour. Un petit contenant de 250 ml de Red Bull contient 80 mg de caféine, atteignant la limite quotidienne pour un enfant de 12 ans, et dépassant la limite pour un enfant de 10 ans. À titre indicatif, il y a environ de 89 à 179 mg de caféine dans une tasse de café, selon le type de préparation du café. Sans compter les autres sources possibles de caféine: thé, chocolat, cola, etc.

Les boissons énergisantes contiennent plusieurs autres ingrédients naturels (taurine, ginseng, glucuronolactone) leur permettant d’être vendues sous la forme de produits de santé naturel… et d’échapper aux règles strictes des lois sur les aliments sur le plan des allégations et de l’étiquetage. Et les fabriquants en profitent. Ces substances (souvent présentes en quantités inconnues) peuvent avoir des effets appréciables dans la stimulation du système nerveux, particulièrement en interaction avec la caféine et le guarana. C’est pourquoi ces boissons devraient plutôt être considérées comme des boissons stimulantes et non pas énergisantes.

Mais les effets de ces ingrédients naturels sont peu documentés. C’est pourquoi un projet de recherche dirigé par le Dr Poirier à l’Université Laval permettra de mieux documenter les effets de la consommation des boissons énergisantes sur la santé. 2

Consommation des boissons énergisantes
Dans l’Enquête québécoise sur le marketing de la malbouffe publiée en janvier 2012 3, on y apprend que 25% des jeunesQuébécois consomment des boissons énergisantes souvent ou à l’occasion (35% en consomment de manière occasionnelle ou exceptionnelle), dont 7% en prennent régulièrement. Et la proportion de jeunes qui en consomment augmente d’une année à l’autre. Cette progression de la consommation des boissons énergisantes chez les jeunes inquiète, particulièrement à cause de la teneur élevée en caféine et de leurs effets sur la santé et les comportements à risque.

Dans cette entrevue vidéo que j’ai donnée à la Faculté de médecine de l’Université Laval, j’explique les dessous des boissons énergisantes.

Conséquences de la consommation de boissons énergisantes
On sait que les boissons énergisantes ont la même teneur en sucre que les boissons gazeuses. Et on connaît l’incidence d’une consommation régulière des boissons sucrées sur les risques associés à la prise de poids, l’obésité, la diabète et les maladies cardiovasculaires. 4 La caféine prise en forte dose peut entraîner de nombreux symptômes chez les jeunes: maux de tête, nervosité, irritabilité, tremblements, troubles gastro-intestinaux, palpitations cardiaques, arythmies, intoxication (lorsque consommé avec de l’alcool), accoutumance, etc. C’est ce que l’on observe lorsque la dose normale est dépassée.

La consommation de boissons énergisantes fait maintenant partie du questionnaire de routine dans les urgences. Nous comptons 5 morts directement reliés à des problèmes cardiaques directement reliés à la surconsommation de boissons énergisantes. 5 6 7 Que faut-il de plus pour en restreindre davantage l’accès si ce n’est d’en interdire la vente aux mineurs?
Un autre danger possible est celui de la dépendance à ces boissons énergisantes, renforçant la notion de drogue. La caféine, au même titre que les drogues, l’alcool ou la cigarette, peut entraîner une accoutumance et même une dépendance dont il est difficile de se départir. Les boissons énergisantes devraient donc être considérées comme une drogue stimulante. 8 9

Une consommation excessive de plusieurs de ces boissons, particulièrement en soirée dans les partys, et souvent mélangées à de l’alcool,peut avoir des répercussions sur la santé: troubles de l’humeur, baisse de la qualité du sommeil, fausse sensation d’éveil et de sécurité, ce qui peut être dangereux, notamment si les jeunes qui ressentent cette fausse sensation prennent le volant. 10 11

Les boissons énergisantes et le sport
Les boissons énergisantes ne sont pas recommandées non plus chez les sportifs lorsqu’ils pratiquent leurs activités. 12 En effet, la caféine et le sucre liquide ne font pas bon ménage avec la performance sportive.
Or, la consommation de boissons énergisantes par les jeunes sportifs est préoccupante. Ceux-ci ont tendance à consommer ces boissons afin d’améliorer leurs performances, tel que le suggère la publicité. «Un comportement dopant qui pourrait entraîner un jeune sur la pente glissante du dopage», soutient la docteure Alexandra Bwenge, coauteure de l’énoncé de position de l’Association québécoise des médecins du sport (AQMS) sur les boissons énergisantes et le sport. 13

Pourtant, selon les recherches, il y aurait peu de données fiables sur les promesses de meilleures performances sportives par la consommation de boissons énergisantes, contrairement à ce que prétend l’industrie. «Absorber une boisson énergisante ne fait pas sauter plus haut ni courir plus vite. Lorsqu’on parle à plusieurs athlètes, professionnels ou non qui en ont déjà pris, ils disent qu’ils se sentent plus éveillés, mais aussi plus surexcités ou trop fébriles, plutôt qu’en total contrôle de ce qui se passe sur le jeu», ajoute la Dre Bwenge.

L’AQMS recommande, en plus des mesures proposées par Santé Canada, un meilleur contrôle de la consommation des boissons énergisantes par les parents et autres responsables des jeunes. L’AQMS demande aussi aux médecins de rapporter les cas d’effets secondaires graves pouvant être reliés aux boissons énergisantes. En effet, le nombre de cas d’effets indésirables survenus après la consommation de boissons énergétiques contenant de la caféine est en nette augmentation ces dernières années, les quantités ingérées variant entre 3 et 5 boissons par cas. Selon une étude australienne, la plupart des cas d’hospitalisations concernaient des jeunes (âge médian de 17 ans), et majoritairement des garçons, qui avaient mélangé ces boissons avec d’autres produits comme l’alcool. La majorité des cas concernaient un usage festif, les autres concernant des consommations accidentelles chez l’enfant ou des empoisonnements volontaires (voir la vidéo suivante pour plus de détails).

Il est donc urgent de mettre en place des stratégies de sensibilisation et d’intervention coordonnées et persuasives pour freiner la consommation de boissons énergisantes chez les jeunes. Ce qui ne sera pas facile considérant l’opposition offerte par cette industrie. En effet, celle-ci utilise des stratégies de marketing très efficaces et convaincantes pour que les jeunes achètent ses produits, par exemple par la commandite d’événements de sports extrêmes tels que le Red Bull Crashed Ice à Québec.

Règlementation sur les boissons énergisantes
Cet automne, Santé Canada a resserré les exigences quant à la composition et à la mise en marché des boissons dites énergisantes. En modifiant la catégorie de ces produits qui passent de «produits de santé naturels (PSN)» à «aliments», les fabricants devront maintenant identifier clairement les ingrédients des boissons énergisantes et afficher le tableau de valeur nutritive sur les emballages, ce qui n’était pas le cas auparavant. En plus de contrôler la teneur en caféine, les fabricants devront désormais la déclarer.

Santé Canada a autorisé, en mars 2011, sous la pression de l’industrie, l’ajout de caféine dans toutes les boissons sucrées. Les boissons énergisantes pourront donc en contenir davantage.
Voici les modifications proposées par Santé Canada: 14

  • Ottawa impose un plafond de 180 mg de caféine par canette de 500 ml, l’équivalent d’un gros café. La plupart se conforment déjà à cette limite, même dans les grands formats.
  • Les canettes devront contenir des avertissements de santé publique, comme celui de «ne pas combiner boisson énergisante avec boissons alcoolisées».
  • Clientèle visée: l’étiquetage devra aussi préciser que le produit «N’est pas recommandé pour les enfants, les femmes enceintes ou qui allaitent et les personnes sensibles à la caféine». Ces avertissements devraient normalement être lisibles, ce qui n’est pas le cas en ce moment! De cette façon, personne ne sera vraiment conscientisé ni informé.
  • Afficher la quantité en mg de caféine issue de toutes les sources (naturelles et ajoutées) par contenant ou portion;
  • Une déclaration sur l’étiquette désignant le produit comme Source élevée de caféine lorsque la quantité de caféine dépassera celle jugée suffisamment élevée.

Boissons énergisantes: doit-on les interdire aux enfants?
Le comité consultatif d’experts de Santé Canada proposait d’interdire la vente des boissons énergisantes aux enfants de moins de 15 ans. La Coalition poids propose de l’interdire aux moins de 18 ans. On constate que la teneur élevée en caféine et en sucre ainsi que l’aciditédes boissons énergisantes peuvent être nocives pour la santé des enfants et des adolescents.

Les experts recommandent également d’en restreindre l’accès. Plus de 15 conseils municipaux, dont ceux de la ville de Roberval et d’Amqui, ont adopté un nouveau règlement visant à bannir les boissons énergisantes des établissements municipaux.  15Selon le maire de Roberval, la vente de ces boissons devient incohérente avec la politique de promotion de saines habitudes de vie. C’est aussi l’initiative qu’a prise une propriétaire de dépanneur de Trois-Rivières.

Ottawa ne s’est pas davantage plié aux demandes de groupes qui réclamaient des restrictions des publicités destinées aux adolescents et aux enfants, le principal groupe ciblé par l’industrie dans son marketing, en plus des sportifs et des adeptes de sports extrêmes. En effet, les stratégies de commercialisation suscitent des questionnements quant à l’attrait d’une jeune clientèle, à la normalisation d’une consommation fréquente de quantités importantes de caféine et de sucre, et à la banalisation de l’usage de substances stimulantes à des fins récréatives ou de performance. 16

Croyez-vous que l’on devrait interdire la vente et la consommation des boissons énergisantes auprès des enfants de moins de 18 ans?

Sources:
Les boissons énergisantes: une préoccupation grandissante. Québec en forme, février 2012.
Journée de réflexion et de maillage sur le thème de l’éducation et de la sensibilisation aux boissons énergisantes, organisée le 31 janvier par l’Association pour la santé publique du Québec (ASPQ).
Entrevue avec Benoit Dutrizac, 15 oct 2012 985 FM C’est bon ou pas pour la santé les boissons énergisantes? (10:11)

Référence(s)

1 Paul Boisvert. Les boissons sucrées, des bonbons liquides, p. 2,  dans Dossier spécial sur les boissons sucrées, ASPQ, sept. 2010.
2 Une recherche sur les boissons énergétiques à l’Université Laval. Journal L’appel 11 avril 2012
4 Malik et al. Sugar-sweetened beverages, obesity, type 2 diabetes mellitus, and cardiovascular disease risk. Circulation, vol. 121 (11): 1356-1364.
7 Boissons énergisantes : 3 décès « suspects » en France  Jim.fr 7 juin 2012
9 Entrevue à Radio-Canada avec Pierre Paquin, Dépendance et boissons énergisantes, 24/11/2010.
10 Énoncé de position de l’Association québécoise des médecins du sport, Les boissons énergisantes et le sport, Dr Richard Blanchet, Dre Alexandra Bwenge. Nov. 2010.
12 Énoncé de position de l’Association québécoise des médecins du sport, Les boissons énergisantes et le sport, Dr Richard Blanchet, Dre Alexandra Bwenge. Nov. 2010.
13 Énoncé de position de l’Association québécoise des médecins du sport, Les boissons énergisantes et le sport, Dr Richard Blanchet, Dre Alexandra Bwenge. Nov 2010.
14 Approche de gestion des boissons énergisantes contenant de la caféine proposée par Santé Canada, version PDF – 191 Ko.
16 Laurie Plamondon. Les boissons énergisantes : entre menace et banalisation. INSPQ, TOPO, NUMÉRO 2 · AOÛT 2011

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Paul Boisvert, PhD, docteur en kinésiologie
Coach Minceur en perte de poids santé
Expert-analyste sur l’obésité, la saine alimentation et l’activité physique
http://coachpoidssante.ca
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Cafétéria et lunch santé à l’école de Rochebelle

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En 2004, l’école secondaire De Rochebelle était reconnue pour offrir de la malbouffe à la cafétéria et dans les machines distributrices. À la suite d’un texte d’opinion publié dans les quotidiens où je dénonçais cette situation, le directeur de l’école, Guy Dumais, m’a demandé de l’aider à améliorer la situation. J’ai alors proposé un virage santé, avec l’appui de mes collègues de la Chaire de recherche sur l’obésité et du Centre de recherche de l’IUCPQ (Hôpital Laval). 1

Après avoir réalisé un portrait de la situation, nous avons suggéré la mise sur pied d’un comité consultatif appelé Comité Action Santé dans l’école, chargé de concevoir et d’adopter une politique alimentaire et de modifier progressivement  l’environnement alimentaire de l’école. Le contenu des machines distributrices a été revu, des changements ont été apportés au menu, au fonctionnement et à la décoration de la cafétéria. Tout cela soutenu par des activités d’éducation et de promotion. Certains des outils d’éducation développés dans le cadre de ce projet sont accessibles sur le site internet.

Nos interventions à Rochebelle ont d’ailleurs servi de modèle à la politique cadre du gouvernement du Québec, Pour un virage santé à l’école, adoptée en 2007 par plus de 3000 écoles au Québec. Je traite d’ailleurs, dans une entrevue vidéo, du problème de l’obésité qui touche les jeunes, dresse un portrait de l’état de la situation au Québec et propose des pistes de solution.
Plusieurs petits gestes ont ainsi été tentés au fil des années pour inciter les jeunes à mieux s’alimenter à la cafétéria. Certains s’approchent de l’économie behaviorale. 2 On pense ici aux promotions sur des produits vedettes (clémentines, smoothies, pain aux canneberges), au panier de fruits près de la caisse; une sandwicherie santé –pour concurrencer les Subways de ce monde– et un comptoir à salades, très populaire, y ont été ajoutés. 3

Il y a moyen d’augmenter considérablement les ventes d’aliments santé dans les cafétérias scolaires en changeant simplement l’emplacement des bons et des mauvais choix alimentaires et en empruntant aux techniques de marketing utilisées dans les supermarchés pour rendre les bons choix plus attrayants. La disposition des aliments a notamment été repensée, et de nouvelles salades plus alléchantes ont été ajoutées.

En 2008-2009, nous avons commencé à mesurer les effets de nos interventions. À l’aide de la Chaire sur les comportements et la santé de l’Université Laval, nous avons tout d’abord évalué le taux de «désertion» des élèves vers les restaurants du secteur à l’aide de sondages. Il est ressorti de cette étude qu’entre 25 et 40% des élèves s’aventurent hors de l’école au moins une fois tous les 10 jours à l’heure du lunch. Les réponses fournies par les élèves ont mis en lumière certains obstacles relatifs au milieu physique de l’école ainsi qu’au sentiment de compétence personnelle dans la préparation des lunchs.

L’enquête du projet «Dîner à l’école» nous incite à cibler des interventions éducatives pour promouvoir le comportement de rester à l’école pour dîner. C’est ainsi que la comité s’est affairé à améliorer l’aménagement extérieur et intérieur des endroits pour manger (ajout de tables et de chaises à la cafétéria, augmentation du nombre de micro-ondes, réduction du temps d’attente pour être servi à la cafétéria). Un autre aspect important était de promouvoir la multitude d’activités intéressantes offertes à l’école à l’heure du midi.
Les résultats, publiés dans le journal Au Fil des Événements 4 ont été probants: outre l’amélioration significative de la qualité des lunchs, la proportion des élèves qui dînent à l’école tous les jours a augmenté de presque 5% et les désertions vers les restos au moins une fois aux 10 jours ont diminué de près de 7%.

Boîte à lunch santé
Après plusieurs années de sensibilisation et d’information auprès des élèves, mais aussi de leurs parents, les boîtes à lunch se sont beaucoup améliorées à l’école De Rochebelle. Dans une étude dont les résultats ont été dévoilés dans un article publié dans le journal Au fil des événements en septembre 2011 5, près des deux tiers (64%) des 367 boîtes dont nous avons analysé le contenu en 2011 passaient le test de la qualité, comparativement à un peu plus de la moitié les deux années précédentes. Cela prouve que l’éducation, ça fonctionne.
Dans une entrevue que j’ai accordée à la revue Contact, et publiée dans l’édition qui vient de paraître 6, je dévoile plusieurs trucs pour préparer des boîtes à lunch et des collations santé pour les enfants et aussi pour les adultes.

Astuces pour faciliter la préparation des boîtes à lunch santé

  • Planifier les dîners de la semaine avant d’aller faire l’épicerie.
  • Préparer les aliments qui seront utilisés dans les boîtes à lunch pour pouvoir les utiliser rapidement (laver et couper les crudités, etc.).
  • Préparer en plus grande quantité les repas du souper afin d’utiliser les surplus dans les boîtes à lunch de la semaine.
  • Cuisiner certains plats à l’avance et congeler des portions individuelles.
  • Consacrer une section du garde-manger, du réfrigérateur et du congélateur aux aliments et aux plats destinés à la boîte à lunch afin de diminuer le temps nécessaire à sa préparation.
  • Encourager le jeune à collaborer à la préparation des aliments, des plats et de la boîte à lunch

En espérant que ces trucs pratiques vous soient utiles. Bonne lecture!

Référence(s)

1 Changement de régime à de Rochebelle. La Chaire de recherche sur l’obésité aide une école secondaire à réformer ses habitudes alimentaires, par Jean Hamann, Au fil des événements, édition du 17 février 2005.
2 Malbouffe à l’école: la solution marketing, par Annie Morin, Le Soleil, 14 novembre 2010.
3 Fast food santé, par Jean Hamann, Au fil des événements, édition du 26 avril 2007, volume 42, numéro 30.
4 Estomacs buissonniers, par Jean Hamann. Au fil des événements, édition du 3 décembre 2009, volume 45, numéro 14.
5 Des lunchs passés au peigne fin, par Jean Hamann, Au fil des événements, édition du 29 septembre 2011, volume 47, numéro 5.
6 La santé dans la boîte à lunch, par Serge Beaucher, Contact, hiver 2012.
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Paul Boisvert, PhD, docteur en kinésiologie
Coach Minceur en perte de poids santé
Expert-analyste sur l’obésité, la saine alimentation et l’activité physique

Apercu

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Doit-on réglementer la consommation de sucre chez les enfants?

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La semaine dernière, des chercheurs de la Californie ont proposé, dans un commentaire publié dans la prestigieuse revue scientifique Nature 1, que le gouvernement réglemente le sucre au même titre que le tabac et l’alcool. Ainsi, le gouvernement devrait taxer les sucreries et interdire la vente d’aliments et boissons sucrés aux jeunes dans les dépanneurs et épiceries, surtout ceux situés à proximité des écoles. Est-ce la bonne solution?

Les propositions provocatrices des chercheurs ont suscité une forte réaction dans les journaux et les tribunes téléphoniques. J’ai moi-même été appelé à en débattre sur LCN lors de l’émission de Richard Martineau.
Au-delà de la vive opposition à ce que le gouvernement décharge les parents de leurs responsabilités et contrôle à leur place la consommation d’aliments et boissons sucrés par les enfants, il est nécessaire de remettre en perspective le problème de la consommation de sucre dans notre société et de proposer des solutions sensées.

Tout d’abord, voici le plaidoyer des trois chercheurs: «Les trois quarts des frais médicaux aux États-Unis sont consacrés au traitement des maladies chroniques (dont l’obésité et le diabète) et autres problèmes métaboliques associés à l’alimentation, essentiellement au sucre ajouté aux aliments et boissons, explique l’auteur principal, le Dr Robert Lustig. De plus en plus d’études montrent que manger trop de sucre raffiné dérègle l’appétit et crée une dépendance. Or, la consommation de sucre a triplé dans le monde au cours des 50 dernières années, et les effets d’une consommation excessive de sucre sont toxiques, similaires à ceux d’un abus d’alcool sur le foie par exemple.»

Le but visé consiste à diminuer la surconsommation de sucre raffiné ajouté aux aliments transformés et aux boissons sucrées allant au-delà de 50%. C’est ce que propose un comité de l’American Heart Association, dont fait partie le Dr Lustig, pédiatre.

Bien qu’il soit exagéré d’interdire la vente de sucreries, de bonbons et de boissons sucrées aux enfants, certaines mesures réglementaires pourraient être envisagées pour limiter l’accès au sucre raffiné et en augmenter le prix en vue de réduire sa consommation.

– Inciter les producteurs de l’industrie à limiter la teneur en sucre d’aliments qui en contiennent beaucoup tels que les muffins et les céréales destinées aux enfants. Certaines céréales contiennent jusqu’à 50% de sucre. C’est un non-sens!
Sortir des écoles la malbouffe, dont les aliments et boissons trop sucrés. Cette mesure est déjà en place au Québec dans les machines distributrices et les cafétérias scolaires depuis 2007.
Interdire la publicité de malbouffe, dont des aliments sucrés, chez les enfants de moins de 13 ans. Cette mesure légale est déjà en place au Québec.
Instaurer une taxe d’accise (pouvant aller jusqu’à 35 sous par litre) sur les boissons sucrées. Une telle taxe doit être élevée pour influencer l’achat et la consommation d’un tel produit; cela pourrait rendre la consommation de lait plus attrayante, surtout s’il était vendu à un prix comparable aux boissons sucrées. À condition que les revenus de cette taxe soient utilisés pour promouvoir une saine alimentation.
Interdire la vente de boissons énergisantes aux enfants de moins de 13 ans. Ces boissons devraient être considérées comme des drogues stimulantes sucrées 2.
 – Afficher les étiquettes et le tableau de valeur nutritive sur les emballages informant sur la teneur en cuillerées de sucre des boissons sucrées telles que les boissons énergisantes et les eaux vitaminées. Ces catégories de boissons ne sont pas soumises à la loi des aliments, ce qui devrait changer prochainement.

Le contrôle de la consommation de sucre par les enfants revient aux parents, et non pas au gouvernement. Comme le disait Stéphane Laporte dans sa chronique de La Presse 3, il ne faut pas gaver les enfants de tablettes de chocolat et de boisson gazeuse au quotidien; ça reste une exception et non pas la norme. Pour doser la consommation de sucré chez les enfants, il y a les parents. Toutefois, des mesures incitatives de nature environnementale et réglementaire peuvent aider les parents et les enfants à prendre plus facilement des décisions informées et éclairées.

Référence(s)

1 Lustig R.H., Schmidt L.A. and Brindis C.D., Public health: the toxic truth about sugar, Nature, 482: 27–9, publication accélérée en ligne 1er février 2012, doi:10.1038/482027a.
2 Les boissons énergisantes et le sport, Énoncé de position, Association québécoise des médecins du sport. 25 novembre 2010.
3 Bonbons pas bon, Stéphane Laporte, La Presse, 6 février 2012.
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Paul Boisvert, PhD, docteur en kinésiologie
Coach Minceur en perte de poids santé
Expert-analyste sur l’obésité, la saine alimentation et l’activité physique

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